Volontariat en maison de retraite

« Travailler comme volontaire est une expérience que je conseille à tout le monde. D’une part, c’est très enrichissant sur le plan humain. D’autre part, c’est pour nous les jeunes, un moyen d’ouvrir les yeux vers l’avenir. Par ce biais, nous pouvons observer et expérimenter de multiples professions, cela nous aide à nous orienter vers les options qui nous attirent ou au contraire à éliminer celles qui ne nous conviennent pas.
Dans la plupart des cas, nous sommes plus attirées par un travail avec les enfants plutôt qu’avec les personnes âgées. Nous avons souvent des appréhensions et des préjugés par rapport à ces dernières. Nous oublions que la personne âgée a été jeune, qu’elle a traversé les mêmes étapes que nous, qu’elle est formidablement riche d’expériences et qu’elle a beaucoup de choses à partager et à nous apprendre. Il faut briser le cliché de la personne âgée qui ne sait plus rire, voit la vie en noir et vit dans la solitude.
Dans la maison de retraite où j’ai « travaillé », j’ai découvert un lieu de vie chaleureux, lumineux et coloré où les résidents sont pris en charge par une équipe pluridisciplinaire (infirmières, aides- soignantes, kinésithérapeutes, ergothérapeutes...) dont l’objectif principal est d’apporter le bien-être aux personnes. La vie dans cette maison de repos est rythmée par des soins, des séances de rééducation et, pour les personnes qui le désirent, par de nombreuses activités manuelles, intellectuelles, sportives ou récréatives qui apportent de nombreux moments de détente, de plaisir et facilitent les contacts sociaux.
Lors de mes deux semaines de volontariat et d’activités partagées avec les résidents de cette maison de retraite, j’ai découvert des personnes attachantes, qui appréciaient beaucoup mes visites et auprès de qui je me sentais très utile. Le rôle de volontaire me paraît primordial car certains pensionnaires se déchargent plus facilement de leur mal-être auprès de quelqu’un ne faisant pas partie du personnel médical.
En conclusion je crois qu’il faut oser, comme jeune volontaire, franchir la porte des maisons de retraite car on ne peut que s’enrichir et ressortir grandi(e) avec en plus, la satisfaction d’avoir apporté quelques moments de bonheur aux personnes âgées. »

par Chantal BALTUS – Responsable régionale de Verviers - asbl  « Volontariat d'Entraide et Amitié »

poème qu’une vieille dame irlandaise a écrit avant de mourir... Il s’intitule « La vieille Dame ».

La vieille dame


Que vois-tu, toi qui me soignes, que vois- tu ?
Quand tu me regardes, que penses-tu ?
Une vieille femme grincheuse, un peu folle
Le regard perdu, qui n’y est plus tout à fait,
Qui bave quand elle mange
et ne répond jamais,
Qui, quand tu dis d’une voix forte « essayez »
Semble ne prêter aucune attention
à ce que tu fais
Et ne cesse de perdre ses chaussures et ses bas,
Qui, docile ou non, te laisse faire à ta guise
Le bain et les repas pour occuper la longue journée grise.
C’est ça que tu penses, c’est ça que tu vois ?
Alors ouvre les yeux, ce n’est pas moi ;
Je vais te dire qui je suis, assise là si tranquille
Me déplaçant à ton ordre, mangeant
quand tu veux ;
Je suis la dernière des dix,
avec un père et une mère,
Des frères et des sœurs qui s’aiment entre eux,
Une fille de 16 ans, des ailes aux pieds,
Rêvant que bientôt, elle rencontrera un fiancé.
Mariée déjà à 20 ans. Mon cœur bondit de joie
Aux souvenir des vœux que j’ai faits ce jour-là.
J’ai 25 ans maintenant et un enfant à moi
Qui a besoin de moi pour
lui construire une maison.
Une femme de 30 ans, mon enfant grandit vite,
Nous sommes liés l’un à l’autre pour des liens qui dureront.

Quarante ans, bientôt il ne sera plus là.
Mais mon homme est à mes côtés
qui veille sur moi.
Cinquante ans, à nouveau autour
de moi des bébés ;
Me voilà avec des enfants, moi
et mon bien-aimé.
Voici les jours noirs, mon mari meurt.
Je regarde vers le futur en frémissant de peur,
Car mes enfants sont tous occupés
à élever les leurs.
Et je pense aux années et à l’amour
que j’ai connus.
Je suis vieille, maintenant
et la nature est cruelle,
Qui s’amuse à faire passer la vieillesse
pour folie,
Mon corps s’en va, à la grâce,
et la force m’abandonne,
Et il y a maintenant une pierre là où jadis
J’eus un cœur.
Mais dans cette vieille carcasse,
la jeune fille demeure
Dont le vieux cœur se gonfle sans relâche.
Je me souviens des joies,
je me souviens des peines,
Et à nouveau je sens ma vie et j’aime.
Je repense aux années trop courtes
et trop vite passées,
Et accepte cette réalité implacable
que rien ne peut durer

Aucun commentaire: