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La Projection - en psychanalyse

La "projection" est un des mécanismes les plus élémentaires de l'être humain. On connaît d'ailleurs les "tests de projection".
 
On donne à un enfant (ou à un adulte) 
des dessins à réaliser, des objets à placer selon son inspiration et sa fantaisie, des phrases à compléter, etc. On lui demande d'interpréter des dessins représentant des situations humaines pouvant se traduire de multiples façons, etc.

Chacun réagit donc à sa manière et projette ses sentiments, ses émotions, ses regrets, ses problèmes, ses joies, dans la réalisation demandée.

 Une oeuvre d'art est d'ailleurs, neuf fois sur dix, la "projection" de l'âme profonde de l'artiste.

Mais la projection se réalise encore autrement: telle personne profondément agressive, attribue à tous les autres ses propres sentiments, elle croit alors que "les autres" sont agressifs. 
De même, une personne foncièrement bonne ne peut concevoir qu' autrui soit hostile ou médisant, etc. Ou bien encore: un homme haïssant inconsciemment sa mère, risque de haïr les femmes sur lesquelles il projette sa mère, etc.
C'est comme si un homme éclairait l'extérieur au moyen d'un phare dont les rayons seraient ses propres sentiments.

Nous savons à quel point est importante la recherche des motivations profondes de nos actions et de nos intentions. Chacune de nos motivations est vraie ou fausse. 
Mais n'oublions pas que la maladie psychologique est basée sur de fausses motivations (puisque les motifs que l'on se donne ne correspondent pas du tout à ce qui se passe en profondeur).

Où rien ne va plus - lorqu'il y a fausses motivations - c'est quand on essaie d'expliquer les actes et les intentions d'autrui à travers ses propres motivations; on observe alors autrui à travers soi, mais à travers un soi déformé ou malade. Ainsi, on "projette" sur autrui l'interprétation fausse que l'on donne à ses propres actions... et, par le fait même, on interprète faussement les acctions et les intentions des autres. On voit où cela peut mener: il suffit de regarder autour de soi tous les exemples de sympathie, d'antipathie, d'affection, de haine, etc..., pour se rendre compte que, neuf fois sur dix, ils ne sont qu'une série de projections de chacune des personnes en cause. 
Et projections d'autant plus dangereuses qu'elles sont inconscientes.

Une projection courante

Le cas le plus fréquent dans la vie quotidenne: la haine.
Une personne éprouve une haine (qu'elle peut plus ou moins justifier) envers une autre personne. Or, elle ne fait souvent que projeter son ombre, c'est-à-dire qu'elle croit retrouver en l'autre une partie d'elle-même, souvent refoulée et haïe. C'est donc elle-même qu'elle hait, mais à travers l'autre (qui en subit évidemment les conséquences).

Ou bien, une personne haineuse projette sa haine sur les autres, auxquels elle attribue les mêmes sentiments. Cela lui permet, tout d'abord, de se croire blanche comme l'agneau; mais cela lui permet aussi de se défendre contre la soi-disant haine des autres. C'est alors que se produisent des lettres anonymes, des insinuations, des calomnies, etc..

La cessation de certaines projections (= retrait de projection) aboutit à des libérations d'énergie (donc au renforcement de la personnalité) et à l'élimination d'une partie de la peur. Ce qui signifie donc que certaines projections "bloquent" de l'énergie et affaiblissent la personnalité.

On peut être pour le braconnier contre le gendarme, 
parce qu'on projette sur le braconnier une hostilité 
envers l'autorité. 
Mais on peut être pour le gendarme contre le braconnier, parce qu'on projette une peur de liberté, ou parce qu'on projette une raideur intérieure provenant du Sur-Moi. 

On pourrait évidemment multiplier les cas à l'infini, qui, tous, nous mèneraient vers la même question: "Qu'est-ce qui est objectif ? Qu'est-ce qui est authentique ?"

Et justement, le travail d'une analyse en profondeur est de rétablir l'objectivité et l'authenticité. Et ainsi, des masses incalculables de gens passent leur vie en projetant leurs propres sentiments sur leurs amis, leurs ennemis, leurs chefs, leur épouse, leurs enfants, etc.. 

Ce qui signifie que , rarement, ils les voient tels qu'ils sont. Ce qui signifie également qu'ils traversent la vie dans un rêve absurde.......

extrait du livre de Pierre DACO "les triomphes de la psychanalyse"


Les complexes sont en général inconscients, et ils le demeurent souvent 
parce que nous les projetons en dehors de nous. 

La projection fait partie des mécanismes de défense que le moi conscient utilise pour se protéger de certains affects qui risquent de le perturber s'ils montent de l'inconscient. Il se débarrasse de ces dimensions d'ombre souvent refoulées en les prêtant à d'autres personnes pour ainsi dire.

 Il projette ces aspects sur elles à la manière de projectiles. Si bien que nous nous retrouvons à blâmer les autres pour des tares qui sont tout simplement inconscientes chez nous. 

L' irritation et en général le signe qu'une partie de soi a été projetée sur autrui. Voilà pourquoi ce sont toujours les autres qui ont tort et qui portent tous les défauts du monde.

On voit tout de suite comment ce mécanisme joue à plein dans les relations amoureuses. Encore plus lorsqu'il est stimulé par la friction intense du quotidien. On voit aussi comment le couple peut devenir le lieu d'un travail intense sur soi à partir du moment où l'on accepte de considérer que tout ce qui nous agace chez l'autre puisse être une partie inconnue de soi.

 Ce mouvement de retrait des projections permet de comprendre que ce que nous vivons extérieurement reflète une dynamique intérieure orchestrée par les complexes. 

Le processus d'individuation exige ainsi un constant travail de mise en conscience des forces actives de l'inconscient.


extrait du livre de Guy Corneau " n-y-a-t-il pas d'amour heureux ?"

En psychanalyse, la projection est un mécanisme de défense inconscient décrit par Freud, qui consiste à attribuer à autrui des pensées, des émotions ou des désirs que l’on ne veut pas reconnaître en soi. C’est une manière pour le psychisme de se protéger d’éléments internes jugés inacceptables ou menaçants.

Comment fonctionne la projection ?

Imaginons une personne qui ressent de la colère, mais qui ne veut pas l’admettre car cela va à l’encontre de l’image pacifique qu’elle a d’elle-même. Plutôt que de reconnaître cette émotion, elle va inconsciemment la projeter sur quelqu’un d’autre en le percevant comme colérique ou agressif. Ce qu’elle refuse de voir en elle, elle le voit chez l’autre.

Ce mécanisme est souvent à l’œuvre dans les jugements hâtifs, les critiques excessives ou encore dans certaines formes de paranoïa. Par exemple, une personne infidèle pourrait soupçonner son partenaire de l’être, car elle projette son propre désir de tromper sur l’autre.

Projection et spiritualité

Dans une perspective plus élevée, la projection peut être un miroir pour mieux se connaître. Ce que nous rejetons chez les autres peut être un indice de ce que nous n’avons pas encore accepté en nous. Le Maître El Morya enseigne que "le monde extérieur reflète l’état intérieur", et qu’en observant ce que nous projetons, nous pouvons mieux comprendre nos ombres et les transmuter en lumière.

Ainsi, plutôt que de voir l’autre comme un adversaire, la projection peut devenir un outil d’éveil et de transformation, nous invitant à regarder en nous-mêmes avec honnêteté et compassion.

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