On doit mériter sa situation, son argent, son repos, et même son pain quotidien. On dit aussi qu'on a les amis qu'on mérite.
Si on ne mérite pas, on démérite. C'est aussi simple que cela.
On se munit du "code binaire" (c'est blanc ou c'est noir) et on l'applique tel quel au mérite.
Le démérite est le mérite à l'envers. On mérite alors sa punition, son échec, son malheur, sa malchance, etc..
Si on démérite, on le fait par rapport à quelque chose ou quelqu'un. Mais quoi et qui ?
J'ai souvent posé la question sans pouvoir obtenir de réponse satisfaisante. Finalement, il semble que le mérite soit la carotte de l'âne: " si tu réussis tes examens, tu mériteras une bicyclette".
J'ai repris mon dictionnaire de philosophie. On peut y lire:
le mérite, "c'est avoir agi d'une manière telle que l'obtention de la chose méritée, récompense ou punition, soit considérée comme juste".
on y lit encore: "on doit éviter de détourner et d'affaiblir le sens de ce terme en le prenant pour synonyme de vertu ou de supériorité morale".
c'est donc bien la carotte. Mais nous savons combien l'humanité est jeune; on cherche généralement des aiguillons, non pas pour aider quelqu'un à devenir ce qu'il est, mais pour l'obliger à être ce que l'on veut qu'il soit.
Tout le monde ne meurt pas du Mérite, mais chacun en est frappé.
J'ai repris mon dictionnaire de philosophie. On peut y lire:
le mérite, "c'est avoir agi d'une manière telle que l'obtention de la chose méritée, récompense ou punition, soit considérée comme juste".
on y lit encore: "on doit éviter de détourner et d'affaiblir le sens de ce terme en le prenant pour synonyme de vertu ou de supériorité morale".
c'est donc bien la carotte. Mais nous savons combien l'humanité est jeune; on cherche généralement des aiguillons, non pas pour aider quelqu'un à devenir ce qu'il est, mais pour l'obliger à être ce que l'on veut qu'il soit.
Tout le monde ne meurt pas du Mérite, mais chacun en est frappé.
Il faut une grande puissance d'âme pour lui résister.
C'est un vieux critère provenant d'autres âges, et qui provoque des fausse-volontés, des faux-efforts, des fausses-réussites, et beaucoup d'échecs par rapport à soi-même.
Le Mérite est un excellent moyen d'entretenir le séparatisme entre individus, dont il sera souvent question dans ce livre. Si le Mérite pouvait s'appliquer en thermodynamique, il provoquerait une entropie catastrophique dans l'univers.
Le fait est que le Mérite procure une récompense: bicyclette ou médaille, admiration ou encensement. Et l'on se demande si le Mérite Agricole n'est pas le plus authentique, dans la mesure où il relie les gens à la terre et à l'écologie ?
Le Mérite produit des comportements négatifs face à ce que devrait être l'aisance humaine. Il est d'ailleurs à remarquer que celui qui "réussit" sans effort devient automatiquement suspect. On ne parlera jamais de mérite en ce qui le concerne, pas plus qu'on n'accorde spontanément de médaille au combattant revenu sans blessure, mais ayant fait ce qu'il fallait.
Oui, le Mérite est une expression de pauvreté. Ce terme disparaîtra sans doute avec l'évolution de l'humanité, et l'éducation qui en découlera.
N'empêche que le mérite aboutit à la peur angoissée de mal faire, de faire moins que le voisin, et d'être rejeté pour incapacité ou impuissance.
Tout mérite est évidemment conçu en fonction de critères établis par d'autres. Pour obtenir le mérite, il s'agit de ressembler à ces critères, ou de s'obliger à leur ressembler. Il arrive ainsi que l'on vive à l'envers de soi, afin d'obtenir cette ressemblance.
La notion de mérite est fondée sur la certitude que l'être humain est voué à l'échec. C'est une conception misérabiliste.
Et au lieu de prétendre qu'il faut "mériter" ce que l'on a, il vaudrait mieux agir pour que chacun ressemble à ce qu'il EST.
Une tombe.....
Voici une inscription mortuaire parmi d'autres:
- Ci-gît Untel. Il respecta scrupuleusement les critères appris. il fit tout pour s'y adapter, s'y ajuster, s'y mouler. Il fut médaillé du Civisme Social, et diplômé de la Sensation refoulée. Il mourut de...
Peuvent suivre ici de multiples maladies psychosomatiques: infarctus du myocarde, ulcère, hypertension catastrophique, hémorragie cérébrale, désir inconscient de mourir...
L'inscription pourrait comporter dans de nombreux
Cet homme était d'ailleurs mort depuis longtemps. Dès l'enfance, les fourches caudines s'étaient levées sur ses pulsions spirituelles, sa créativité, son imagination, ses rêves, son besoin d'être "avec" les autres.
Il n'eut pas la force ou l'intelligence de devenir un marginal affectif, quitte à jouer le jeu social tout en préservant son imaginaire comme on le ferait d'un trésor inviolable.
extrait du livre de Pierre DACO " les voies étonnantes de la nouvelle psychologie"rien à rajouter !!
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