Est-ce que j'accepte de prendre suffisamment de temps quand j'arrive chez moi pour l'accueillir ou la recevoir ?
Si je vis avec un(e) partenaire, est-ce que je prends le temps de déposer mes bagages à la porte de façon à venir les deux mains libres, même si ma grand-mère disait: " à quoi bon remettre à deux mains ce qu'on peut faire avec une !"
J'ai mis des années à apprendre quelque chose d'aussi simple: poser mes bagages et accepter de prendre le temps de se retrouver ou de se quitter.
Car ce sont des moments (séparations et retrouvailles) qui colorent la qualité d'une journée... et font la différence.
Je vous invite réellement à faire cela si vous le pouvez ou le souhaitez. Par exemple, quand vous embrasserez quelqu'un, prenez le temps de vous arrêter. Combien je vois de baisers qui n'arrivent pas. Je vois deux personnes qui s'approchent et qui se manquent, qui tentent une accolade ou un baiser qui se perdra dans le vide. Il y en a un qui est déjà parti alors que l'autre avec tout son corps est en train de donner. J'appelle cela le "baiser du missionnaire", celui qui tombe à côté, qui se perd dans le vide au lieu d'être reçu, accueilli.
Est-ce qu'il est possible de prendre trente secondes pour recevoir, non pour prendre. pour donner, non pour imposer. C'est très peu trente secondes et en même temps c'est énorme. Prendre le temps de s'arrêter vraiment, de se poser, de s'ancrer les deux pieds au sol, pour s'inscrire dans l'instant présent.
La tendresse est simultanément don et accueil.
Car la tendresse c'est aussi accepter d'être dans le présent.
Le mot présent a d'ailleurs beaucoup de significations. Est-ce que je peux accepter d'être présent pour l'autre ? Être réel dans l'ici et maintenant d'une relation. C'est aussi développer cette capacité à n'être ni dans l'amertume, le regret ou la nostalgie du passé, ni dans l'anticipation idéalisée ou persécutoire du futur. C'est accepter vraiment d'être là où je suis.
Je peux être plus dans le présent en acceptant de vivre au niveau de chacun de mes sens. La tendresse est un état et parfois une activité qui se vit à l'aide de tous les sens, les mobilise et s'appuie sur eux.
Ce sera, bien sûr, le toucher, le regard, l'ouïe, l'odorat et le goût mais aussi des sensations archaïques comme la respiration (le premier des langages en venant au monde) - la détente musculaire - le rythme et les énergies hautes et basses qui circulent en nous.
Il faut parfois s'endurcir et ne jamais oublier la tendresse.
Che Guevara
La tendresse a besoin d'espace.
Si la tendresse a besoin de temps, elle a aussi besoin d'espace. C'est la possibilité au-delà de la rencontre de créer son territoire. Regardez dans la rue ou dans un lieu public, les amoureux qui se rencontrent, s'embrassent, sont comme dans une bulle d'intimité... au milieu de la foule.
La tendresse sera la possibilité de reconnaître à l'autre un espace à lui, dans lequel nous ne ferons pas intrusion sans son invitation.
Pouvoir se donner à chacun un espace au quotidien, un territoire à respecter, une distance suffisante pour pouvoir se reconnaître et se rencontrer sans se piétiner. Il ne faut pas confondre non plus intimité et enfermement.
Nous pouvons créer un espace d'intimité au cours d'un repas de vingt personnes, par un regard, une attention, un geste.
la tendresse passera par l'intensité et la qualité de l'attention offerte au moment le plus inattendu, dans la gratuité d'un instant.
2 commentaires:
j'aime beaucoup tout ce que vous dîtes...la tendresse est essentielle...l'écoute de l'autre...la vie est si courte, n'oubliez jamais de dire aux gens que vous les aimez...j'adore la phrase de votre maman !!
si vous repassez par mes blogs, allez voir celui de Sarah...j'essaie d'y partager des choses plus difficiles...merci d'être là...
ce texte et ces paroles sont de Jacques Salomé - un spécialiste de l'écoute et de la tendresse en action et qui entraine dans son sillage tant d'amour et de changements personnels... donnez plus d'infos sur vos blogs car "Anonyme", il est difficile de vous retrouver !!à bientôt sur vos blogs..
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